Au conseil municipal, je prends position sur la Communauté urbaine et je réponds aux assertions du d
Chaque séance du Conseil municipal constitue, outre l’examen des dossiers qui font avancer notre ville, une occasion pour mettre les choses au point et répondre aux assertions et affabulations diverses – et souvent calomnieuses – qui entachent notre action.
Celui de mercredi 28 septembre n’a pas fait exception à la règle. Ci-dessous, le texte intégral de mon intervention liminaire.
En préambule à nos travaux, j’aimerais attirer votre attention sur quatre délibérations que nous allons traiter ce soir. Elles sont emblématiques, à la fois de l’impéritie (qui, comme chacun sait, indique le manque d’aptitude, l’incapacité et l’ignorance dans l’exercice de ses fonctions) de nos prédécesseurs dans la gestion de certains dossiers – pas de tous, je le précise - mais aussi de l’indécence intellectuelle qui caractérise leur discours.
Premier dossier que je soumets à votre examen, la demande d’approbation par notre conseil du schéma de mutualisation des services de Limoges Métropole. Je ne vais pas rentrer dans les détails. Sachez simplement que la loi dite NOTRe prévoit que les communes adhérentes se concertent, dressent un état des lieux et, surtout, évaluent l’impact de cette mutualisation sur leurs effectifs communaux respectifs et donc sur leurs dépenses de fonctionnement respectives. Ce travail n’a toujours pas été réalisé malgré nos demandes renouvelées.
La loi est très claire : elle dispose qu’il appartient aux communes qui – je cite – « s’associent au sein d’un espace de solidarité, d’élaborer et de conduire ensemble un projet commun de développement urbain et d’aménagement de leur territoire » - fin de citation.
Je pose donc la question, ou plutôt je la répète, inlassablement depuis plusieurs mois : où est le projet de territoire ? Dans les poules ? Les Velim ? Dans les campagnes de cinéma pour le tri sélectif ? Les composteurs ? Ce n’est pas sérieux et ce n’est pas ainsi que je conçois la mission que m’ont confiée les Limougeauds.
Mais aujourd’hui, je pose une autre question, celle des finances.
Vous savez que le Président de l’EPCI serine, tel le cabri du général de Gaulle sautant sur sa chaise : 3 millions 2 ! - 3 millions 2 ! -3 millions 2 ! depuis plusieurs mois.
C’est d’ailleurs à ce jour son unique argument pour justifier le passage de communauté d’agglomération en communauté urbaine. En y regardant de plus près, nous avons vu hier qu’il était archi-faux de prétendre que si l’agglo ne franchissait pas le pas avant le 1er janvier prochain, elle perdrait 3,2 millions d’euros. Qu’elle ne les perçoive pas, c’est un fait. Mais qui peut dire - alors qu’un nombre grandissant de communautés urbaines vient s’abreuver à une enveloppe financière qui n’a pas augmenté depuis plusieurs années – qui peut dire donc, combien percevrait notre CU en 2018, puis en 2019 et 2020 ? Qui peut prétendre, alors que les dotations de l’Etat vont inexorablement baisser dans les prochaines années que notre éventuelle CU toucherait encore une dotation améliorée ? Personne.
En revanche, ce dont je suis certain, c’est que le passage en CU va se traduire par une hausse rapide des effectifs de fonctionnaires et des dépenses de fonctionnement. A titre d’exemple et sans attendre ce passage :
Un DSI – directeur des services informatiques, un cadre supérieur - est en cours d’embauche à l’agglo ;
On dit que 6 millions d’euros seraient réservés sur trois ans pour externaliser un système et un hébergement informatiques que la ville assure sans problème – et après on viendra nous parler de mutualisation !
500.000 € ont été rajoutés au budget primitif 2016 pour les frais de personnels ;
Un budget de propagande locale de 2 000 000 € inutile à un espace de coopération, mais dont la moitié serait mieux utilisée pour la promotion nationale et internationale de notre communauté ;
Le nouveau siège de l’agglo est conçu pour accueillir au moins le double des effectifs actuels ;
Bref, le président de l’agglo est déjà en train de manger l’argent qu’il n’a pas et qu’il réclame à cor et à cris. Il me fait penser au mot de Clémenceau : « La France est un pays extrêmement fertile. On y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts ».
Plus pernicieux encore, le fait que seule la ville centre – c’est-à-dire notre ville, celle dont nous devons défendre les intérêts - y perdra des ressources. Deux exemples :
Les recettes des parcs de stationnement ;
Les recettes des amendes de Police alors que Limoges gardera seule la charge de financer les ASVP et la Police municipale si nécessaires pour lutter contre les incivilités et augmenter la sécurité de nos concitoyens.
Cette baisse des recettes viendra aggraver la baisse des dotations, nous obligeant à une augmentation des taux des impôts locaux pour financer des services indispensables à la population et que l’état socialiste ne remplit plus.
Plus que jamais, l’élaboration du projet d’agglomération et de son corollaire, le Pacte de gouvernance, s’impose donc à nous avant toute décision pénalisant davantage les habitants de Limoges. La solidarité oui, mais pour tous et non pas à sens unique !
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Je lis dans la lettre du Député Rodet de cet été (je cite) : « En bloquant l’achèvement du terrain d’honneur de Beaublanc, pour des motifs étroitement politiciens, la majorité municipale de Limoges a privé les amateurs de football du plaisir d’accueillir en résidence les organisateurs de la compétition et la fédération française de football, très intéressés par les futures installations sportives du Parc des Sports » (fin de citation).
Monsieur Rodet, vous savez bien très que ce n’est pas la vérité.
La vérité, c’est que la ville avait effectivement proposé aux organisateurs de venir à Limoges – à l’époque vous pensiez que Beaublanc serait terminé pour la Coupe d’Europe. Dès le départ, les organisateurs ont refusé Beaublanc, le jugeant mal commode pour s’entraîner et ont retenu Saint-Lazare. En vain de toute façon puisque Limoges n’a finalement été choisi par aucune équipe comme lieu de résidence.
Moi, ce que je vous propose aujourd’hui c’est de sortir de la nasse dans laquelle l’impéritie de nos prédécesseurs nous a enfermés et qui nous coûte cher tant en remboursements qu’en frais d’avocats.
Beaublanc, c’est un équipement mal pensé, mal conçu et mal financé dès l’origine, un chantier mal conduit, des études de structures mal réalisées avec des erreurs de calcul à foison qui ont provoqué des malfaçons en série et des assurances insuffisantes.
Et vous, ancien maire de Limoges, directement et entièrement responsable de ce fiasco, vous osez mettre en doute notre volonté de réparer vos erreurs ?
Que vous ne soyez pas responsable des faillites en chaine des bureaux d’études, je le conçois. Mais que vous le vouliez ou non, l’ancienne municipalité que vous conduisiez est responsable de ses choix comme elle est responsable du surcoût inévitable – nous l’estimons entre 7 et 10 millions d’euros – qui pèse sur les finances de la ville comme une épée de Damoclès. Un surcoût dont la ville devra avancer l’intégralité et qui ne sera peut-être remboursé qu’en partie par les assurances, du fait de votre imprévoyance.
Aujourd’hui, après de longs mois de travail acharné des services et de longues séances de négociation avec les différents protagonistes de cette affaire, je vous indique une voie pour sortir du guêpier dans lequel l’ancienne équipe nous a enfermés, et qui a déjà engagé pour la ville une dépense de 52 millions d’Euros. Et cela pour un demi-stade au final dont le coût de fonctionnement annuel se situera entre 500 et 800 000 Euros à la charge du contribuable car nous n’avons pas de club capable de le louer…
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Vincent Jalby vous proposera tout à l’heure une délibération sur le programme de rénovation du restaurant scolaire Montmailler qui accueillera à terme 300 convives en deux services. Nous avons en effet prévu de le rouvrir à la rentrée 2017. Sa rénovation, que vous exposera en détail Vincent, constitue en fait la première étape d’un programme plus vaste de restructuration de notre offre de restauration. Chaque jour 1800 enfants, sur les 5300 que nourrit la ville, sont obligés de prendre le bus pour aller déjeuner. Ce qui provoque fatigue et énervement qui se répercutent directement sur l’apprentissage scolaire et l’attention en classe. Ces déplacements reviennent en outre à 400.000 € par an aux finances municipales. Il est temps de commencer à y mettre fin.
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Je vais conclure. C’était une nécessité urbaine et une promesse électorale, nous la tenons. Je vous demanderai tout à l’heure de donner votre accord sur le choix du groupement que nous retenons pour le réaménagement de la place de la République et je vous exposerai les grandes lignes et le détail de ce réaménagement.
Je suis très fier de ce projet. D’une certaine façon il est exemplaire de la manière dont notre équipe a travaillé, longuement, sérieusement, en remettant cent fois l’ouvrage sur le métier, en associant largement les Limougeauds à l’élaboration du cahier des charges, en prenant enfin toutes les précautions d’usage pour concevoir un projet aussi sensible.
Car ce projet est sensible et même emblématique de ce que fut Limoges au Moyen-Âge. Interrogez des historiens et des archéologues, demandez-leur quel est LE chantier historique du moment en France et même en Europe. Ils vous répondront sans hésiter : les fouilles de Saint-Martial à Limoges.
Voilà pourquoi, ce réaménagement constituait un défi. Comment redonner à la place de la République son lustre, sa vocation d’agora républicaine et aux Limougeauds l’envie d’y revenir tout en préservant, mieux, en redonnant vie à notre histoire ? Comment y parvenir tout en respectant les prescriptions des services de l’Etat et sans prendre de retard ? Quelles solutions trouver pour créer et implanter sur la place le CIAP (centre d’interprétation et d’architecture du Patrimoine) que notre statut de Ville d’Art et d’Histoire commande et que l’ancienne municipalité n’a jamais réalisé ?
Ce défi, nous l’avons relevé, nous le relevons. Je vous propose ce soir de le mener à bien.
Je vous remercie.