Projet de réaménagement de la place de la République
Ce soir a été présenté aux limougeauds le projet de réaménagement de la place de la République à l'Opéra. Retrouvez ci-dessous le texte intégral de mon intervention.
Mesdames et Messieurs, chers collègues, chers amis
Il y a un an jour pour jour, je venais dans ce même théâtre à votre rencontre, à votre écoute. La démarche était assez inédite : organiser une réunion publique avant de lancer un grand projet d’urbanisme. Il ne s’agissait pas de m’exprimer ou de vous présenter des intentions mais de vous exposer une méthode, un calendrier et surtout d’écouter vos envies.
Ce soir-là la participation fut constructive. Et, d’une certaine façon, je vous en présente ce soir le résultat. Vos attentes ont pour la plupart été retranscrites dans ce projet pour la place de la République qui va vous être présenté dans quelques instants – mais aussi dans d’autres projets sur lesquels nous travaillons pour construire une vision urbaine cohérente de Limoges.
Car, il s’agit bien de cela, Mesdames et Messieurs : j’ai l’ambition, avec mes collègues du Conseil Municipal, d’inscrire notre action dans un cadre dont je souhaite qu’il change durablement notre ville. Nous travaillons pour un projet de ville global, cohérent et qui dure dans le temps. Un projet de ville dont nos petits-enfants et leurs descendants seront fiers. Un projet de ville dont l’aménagement de la Place de la République est la première pierre.
Dans un premier temps je reviendrai sur les éléments soulevés il y a un an et intégrés de façon pleine et entière au Projet de Ville.
Limoges, comme toutes les villes est le fruit d’une histoire et de différentes périodes d’urbanisation dont les traces sont tantôt des vestiges que nous chérissons et souhaitons révéler, tantôt des stigmates qu’il s’agit de gommer.
A Limoges certainement plus qu’ailleurs on découvre une diversité de situations urbaines qu’une protection tardive du patrimoine et l’absence de vision urbaine depuis l’après-guerre rendent souvent illisible et fragmentée.
Pour permettre à notre ville de retrouver sa fierté, ses racines, pour lui permettre de se réconcilier avec son histoire, de mettre en valeur son rapport si singulier au grand paysage et aux territoires alentour, pour affirmer son statut de Grande Ville à la Campagne, j’ai voulu que nous réfléchissions. Pas à la petite semaine, pas au coup par coup, mais globalement, en considérant notre ville dans son ensemble, avec ses particularismes, avec ses atouts mais aussi ses faiblesses.
Il y a un an donc, vous étiez nombreux à insister sur la nécessité de retrouver du lien entre les places, les rues, les quartiers, ces deux centres que l’on appelle communément La Cité et le Château.
Vous évoquiez également le traitement des espaces publics, ces espaces publics souvent de bien piètre qualité, traités de façon disparate, sans harmonie et où l’automobile est aujourd’hui omniprésente.
La qualité d’une Ville, de ses ambiances, son charme, son effervescence, se mesurent à la hauteur et à la vitesse du piéton.
C’est dans cette optique de réintroduire du charme et de la poésie dans nos espaces urbains et de tisser des liens que j’ai souhaité que soit mis en place un schéma des mobilités urbaines. En d’autres termes un nouveau partage de la ville entre piétons, deux-roues motorisés ou non, transports en commun et automobiles.
Le Projet de la Nouvelle Place de La République constitue la première pierre de ce projet global. Il va conforter le plateau piétonnier du centre-ville et réunir la Place de La République, telle que vous l’avez jusqu’ici connue, aux rues piétonnes et à la Place de la Motte dont nous rénoverons à partir de 2018 les halles centrales. En 2020, les limougeauds pourront s’enorgueillir d’un cœur de Ville élargi, réactivé, revivifié
.
A l’issue de cette étape, cette action devra être poursuivie par le réaménagement des boulevards de l’hyper centre en vue de leur pacification et pour mettre en scène ce cœur de Ville redevenu vibrant et palpitant. Puis d’ici une dizaine d’années il deviendra possible de s’attaquer aux liens avec le secteur du champ de juillet de la gare.
Vous constatez que nous ne manquons pas d’ambition ou de vision pour notre Ville.
Avant de laisser la place au film de présentation du projet et aux explications d’Emmanuel Jalbert son concepteur, je veux revenir sur deux sujets afin de couper court dès aujourd’hui aux rumeurs dont notre ville est friande : le calendrier et le coût de l’opération.
Le calendrier tout d’abord, que vous comme moi trouvez long. Il s’agit d’un projet majeur et sensible qui va changer durablement le visage de notre ville.
Passer d’un engagement de campagne à un programme construit pour et avec vous, passer ces idées et ces envies au crible de cabinets nationalement et même internationalement reconnus, examiner différentes alternatives, cela prend du temps. Un an pour ce qui nous concerne.
Nous avons maintenant fait un choix ; il faut le transformer en réalisation concrète et cela prendra de nouveau du temps. Des études pointues sont nécessaires pour traduire les images en tâches à exécuter ; il faut ensuite respecter les délais de mise en concurrence pour choisir les entreprises, une année supplémentaire. Puis viendra le temps des travaux et comme vous allez en prendre conscience, c’est un chantier d’envergure qui nécessitera une période importante de mise en œuvre et de coordination.
Le coût ensuite, 20 millions d’euros en des temps de disette budgétaire cela peut sembler beaucoup. Pour vous donner un ordre de grandeur, c’est deux fois et demi moins que le Grand Stade de Beaublanc en souffrance aujourd’hui. C’est aussi deux fois moins que l’Aquapolis.
Mais, à la différence de Beaublanc et d’Aquapolis, la transformation de la place de la République se traduira par des retombées économiques, touristiques, identitaires ô combien plus importantes. Ces 20 millions d’euros sont consacrés à un espace public majeur, au cœur de notre cité, de son histoire, de ses racines, de son rayonnement. Cet argent public va transformer un espace que demain vous fréquenterez quotidiennement et qui le sera encore dans plusieurs générations, par vos enfants et leurs descendants. Nous construisons l’avenir de notre cité.
Un dernier point et je termine.
Emmanuel Jalbert illustrera à l’issue du film comment il a traduit vos attentes dans ce projet. Vos attentes, il y a un an, portaient sur :
La convivialité retrouvée de la place, intégrant de l’eau, du végétal, des terrasses de café plus nombreuses
La nécessité de maintenir des manifestations de grande ampleur sur cette place
La protection des vestiges archéologiques qui ont fondé l’histoire de la ville moderne tout en les conservant visibles depuis l’espace public
Une accessibilité de la place renouvelée depuis la rue Saint Martial et la place Fournier. Une visibilité de la place depuis ces mêmes endroits
La mise en valeur des symboles de Limoges Ville d’art du feu
Un éclairage nocturne économe en énergie
Le maintien du parking souterrain
Une place intégralement piétonne.
À ma connaissance une seule de vos attentes exprimées n’a pas été retenue, celle de l’installation de l’Office de Tourisme sur la place. Le contexte et le calendrier institutionnel ne s’y prêtent malheureusement pas : la promotion du tourisme relèvera des compétences de Limoges Métropole le 1er janvier prochain mais ce soir n’est pas le lieu de ce débat.
Pour générer une pulsation et une intensité plus forte sur cette place nous faisons le pari du Centre d’Interprétation et l’Architecture et du Patrimoine, de la valorisation des vestiges remarquables découverts et du renforcement de l’activité commerciale et de restauration.
Je suis pour ma part plutôt fier du résultat qui s’annonce prometteur et très désireux de recueillir vos premières impressions J’espère que vous partagerez mon point de vue et mon enthousiasme.